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ELECTROLYSE:
Ensemble des transformations chimiques observées lorsqu'on applique, grâce à un générateur électrique, une différence de potentiel suffisante entre deux électrodes constituées d'un matériau à conduction électronique et plongeant dans un milieu liquide où sont présents des ions.
Après qu'Alessandro Volta eut inventé sa pile (en 1800), William
Nicholson et sir Anthony Carlisle purent réaliser les premières
expériences d' électrolyse de l'eau acidifiée : ils mirent en évidence
un dégagement d'hydrogène sur une des électrodes et d'oxygène
sur l'autre électrode. Puis, en 1807, sir Humphrey Davy obtint du
potassium et du sodium en électrolysant des sels fondus. Par la
suite, vers 1832, Michael Faraday établit les lois quantitatives de
l'électrolyse.
Principe:
Pour expliquer la conduction du courant dans certains liquides et
les phénomènes d'électrolyse, il faut faire intervenir la notion de
dissociation électrolytique imaginée, en 1887, par Svante August
Arrhenius.
Dans un solvant convenable, certaines substances, appelées
électrolytes, possèdent la propriété de se dissocier en deux entités
électriquement chargées, ou ions, cela même en l'absence de toute
influence électrique extérieure. Si AB représente une molécule
composée des atomes (ou groupes d'atomes) A et B, il est
possible de schématiser la dissociation par l'équilibre chimique
suivant :
AB <---> A+ + B-
L'atome A a cédé un électron (ou parfois plusieurs) à l'atome B.
Dans la solution coexistent donc des molécules AB, des ions A+
et des ions B-, dans des proportions respectives qui dépendent de
la nature de la substance, du solvant, de la concentration et de la
température ; lorsque la majeure partie de l' électrolyte AB est
dissociée, celui-ci est dit fort, sinon, il est dit faible. La nature du
solvant est un facteur très important ; l'eau est un excellent milieu
dissociant en raison de sa forte constante diélectrique et de sa
nature polaire.
Les ions A+ et B-, porteurs d'une charge électrique, sont,
contrairement aux molécules AB (neutres), sensibles à l'influence
d'un champ électrique. Ce dernier peut être appliqué, en
particulier, en plongeant dans la solution d'électrolyte deux
conducteurs (électrodes) reliés à une source de tension continue.
Dès lors, les ions subissent l'effet de forces d'origine
électrostatique et sont attirés vers l'une ou l'autre des électrodes ;
les ions positifs (cations) se dirigent vers la cathode, borne
négative, tandis que les ions négatifs (anions) se dirigent vers l'
anode, borne positive. Un tel déplacement de particules chargées
représente donc un courant électrique. La solution d'électrolyte est
un conducteur dit ionique, alors que le matériau constitutif des
électrodes (métal, graphite...) est un conducteur dit électronique,
c'est-à-dire dans lequel le courant électrique consiste en un
déplacement d' électrons. En atteignant les électrodes, les ions
perdent ou captent des électrons pour donner naissance à un
composé électriquement neutre ; il se forme ainsi, sur l'électrode,
un dépôt solide ou un dégagement gazeux, suivant les
caractéristiques physiques du composé nouvellement formé :
cathode: A+ + e- ----> A
On reconnaît, à la cathode, une réaction de réduction (gain d'
électrons) et, à l'anode, une réaction d' oxydation (perte d'
électrons).
Toutefois, la réalité n'apparaît pas toujours aussi simple. En
dehors de ces réactions principales, on observe parfois des
réactions secondaires, si les produits des réactions principales
sont instables ou réagissent sur les électrodes ou sur la solution
électrolytique. Par exemple, au cours de l'électrolyse d'une
solution d'un hydroxyde, l'anion hydroxyde, OH-, forme, à
l'anode, l'entité OH, instable, qui se décompose immédiatement en
libérant de l'oxygène et de l'eau :
2OH- ----> H2O + 1/2 O2 + 2e-.
Un cas de réaction sur les électrodes est celui observé lorsqu'on
électrolyse une solution avec une anode du même métal que celui
du sel présent dans cette solution. Soit, par exemple, une anode
de cuivre plongeant dans une solution aqueuse de sulfate de cuivre
(CuSO4)
anode: Cu2+ + 2e- ----> Cu
On constate donc que l'anode se " dissout " progressivement ;
c'est le phénomène de dissolution anodique. Inversement, du
cuivre se dépose à la cathode. Globalement, il en résulte que le
métal est transféré de l'anode à la cathode.
L'électrolyse des solutions aqueuses de sels de métaux alcalins
illustre un phénomène d'action d'un produit principal sur la solution
électrolytique. Par exemple, l'ion sodium, Na+, est réduit, à la
cathode, en sodium métallique , Na, qui réagit instantanément sur
l'eau, en formant de l' hydrogène :
Na+ + e- + H2O ----> Na+ + OH- + 1/2 H2.
Dans tous les cas, l'électrolyse ne peut se produire que si la
différence de potentiel appliquée aux électrodes dépasse une
certaine valeur (V0), dite tension minimale d' électrolyse ; cette
valeur dépend de la nature de la substance à électrolyser. En
d'autres termes, V0 représente la force contre-électromotrice de
la cellule d'électrolyse ; quand la tension appliquée, V, dépasse
cette valeur minimale, l' intensité (I) du courant qui traverse la
cellule vérifie l' équation :
V = V0 + R · I,
où R est la résistance électrique du volume de solution
électrolytique compris entre les deux électrodes.
Dans le cas d'un mélange d'électrolytes, la substance dont la
tension minimale d'électrolyse est la plus faible sera électrolysée en
priorité.
Étude quantitative:
La loi de Faraday relie la masse (m) de substance, de masse
atomique M, libérée par électrolyse, à l'une des électrodes, à la
quantité d'électricité mise en jeu ; cette masse, m, est :
m = 1/ 96 500 * M/n * I*t
où m et M sont exprimées en grammes, I, en ampères et t, en
secondes ; 96 500 étant la constante de Faraday.
Applications:
L' électrolyse est pratiquée industriellement pour préparer certains
métaux. On élabore, par des traitements chimiques du minerai, un
sel ou un oxyde du métal, que l'on électrolyse en solution aqueuse
ou à l'état fondu. On obtient de la sorte l'aluminium, le magnésium,
le sodium, le potassium, le calcium, le nickel , etc. Par exemple,
l'alumine (Al2O3) est électrolysée dans un bain de cryolite
(Na3AlF6) fondue, à 970 oC, avec des électrodes en carbone ; l'
intensité du courant atteint 10 000 à 100 000 A ; l'aluminium
obtenu est pur à 99,5 %.
Des opérations d'affinage (purification) de l'or, de l'argent, du
cuivre, du plomb, de l'étain, etc., font appel à des techniques
électrolytiques qui exploitent le phénomène de dissolution
anodique. Le métal impur tient lieu d'anode consommable, l'
électrolyte ne servant que de milieu de transport des ions ; le métal
pur est récupéré à la cathode.
L' électrolyse permet de récupérer des métaux précieux présents
dans les minerais de cuivre et de plomb, en particulier, ou dans
des effluents industriels. Il est possible de déposer successivement
différents métaux, présents dans une solution, en fixant
judicieusement la valeur de la différence de potentiel appliquée ;
on augmente celle-ci par étapes, en attendant que le dépôt d'un
métal donné soit achevé avant de passer à une tension supérieure.
L' électrolyse sert à effectuer certains traitements de surface et à
obtenir des dépôts adhérents. Pour protéger certains métaux
contre la corrosion, on les recouvre d'une couche d'un métal
inattaquable (zinc, nickel, chrome, argent, or) ; l'objet à recouvrir
constitue la cathode ; l'anode est une tige du métal à déposer et l'
électrolyte, un sel de ce même métal.
L'oxygène et l' hydrogène peuvent être préparés, très purs, par
une méthode d'électrolyse, généralement avec une solution
aqueuse de potasse à 28 %.
L'électrolyse du chlorure de sodium (Na+Cl-) en solution aqueuse
s'effectue à grande échelle, pour obtenir de la soude caustique
(NaOH), de l'hydrogène, du chlore, de l'eau de Javel (solution
d'hypochlorite de sodium, NaClO, et de chlorure de sodium).
L'électrolyse du chlorure de sodium fondu anhydre produit du
sodium et du chlore.
Schéma de principe d'une éléctrolyse.
anode: B- ----> B + e-
cathode: SO2-4 + Cu ----> Cu2+ + SO2-4 + 2e-
proportionnelle à l' intensité I du courant,
proportionnelle au temps de passage t,
proportionnelle à la masse de l'équivalent -gramme M/n, où
n est la charge de l'ion :